Le 25 août dernier à 17 h sur le parvis de l'Hôtel de Ville de Paris et en présence de Bertrand Delanoë, le maire de la capitale, s'est déroulée la cérémonie du 67e anniversaire de la Libération de Paris.
Grâce aux Parisiens dont une cinquantaine a donné des documents inédits sur cet événement majeur de l'Histoire de Paris et de la France, un film a été réalisé et projeté sur grand écran devant la façade de la Mairie de Paris.
Frédéric Curie, créateur et organisateur du réseau de Résistance Sécurité-Parisienne, a été évoqué et son portrait est apparu sur l'écran. C'était une photo prise il y a tout juste 67 ans, le 25 août 1944 à la caserne Champerret, Quartier Central des sapeurs-pompiers de Paris, situé au 1 place Jules-Renard.
De plus, Henri-Lucius Grégoire, chargé de mission au Groupement Sécurité-Parisienne, en tenue de feu , a porté le fanion du colonel Rol-Tanguy, chef des FFI de la Seine en présence de l'épouse de ce grand résistant dont le QG était situé à la Préfecture de Police, durant la semaine de la Libération.
Ce blog est consacré à la mise en valeur de la mémoire et de l’action du Lieutenant-Colonel Frédéric Curie des Sapeurs-Pompiers de Paris : Résistant de la première heure, créateur dès 1942 du réseau « Sécurité Parisienne » et pionnier du Groupement Hélicoptère de la Sécurité-Civile (GHSC) ainsi que du sauvetage héliporté en France.
mardi 30 août 2011
dimanche 5 juin 2011
"Le régiment de Sapeurs-Pompiers de Paris 1938-1944" téléchageable
Les Tomes 1 et 2 sont désormais téléchargeables gratuitement sur le site de la Mairie de Paris en cliquant ici
dimanche 15 mai 2011
Cahiers de prisonnier - 15 mai 1941
Jeudi - " Sarni fait sa lettre qui voyagera avec celle-ci. Il me di que tu n'auras qu'à la mettre à la poste ce soir, sa femme l'aura demain matin".
samedi 14 mai 2011
Cahiers de prisonnier - 14 mai 1941
Mercredi - " Hier soir, j'ai démonté mon thermos : il servira de boîte aux lettres. Si tu ne me rapportes pas l'autre, je trouverai autre chose, il n'y a qu'à se servir des deux paquets de riz balladeurs. Tu mettras le tien au fond des colis, on ne les fouille pas sérieusement jusque là, les paquets que je te renvoie ne sont pas ouverts (...) As-tu reçu les trois lettres que je t'ai envoyées, deux vendredi et une lundi je crois ? Il y en aura une pour Sarni aussi dans le thermos, fais-là passer par le portefeuille ou porter à à Colombier".
vendredi 13 mai 2011
Cahiers de prisonnier - 13 mai 1941
Mardi - "Tu me dis que les relations franco-allemandes étaient détendues (...) mais les prisonniers arrivent à une cadence invraissemblable : 40 hier et au moins autant aujourd'hui. Il paraît que dimanche, à l'occasion des manifestations de la fête de Jeanne d'Arc, il y a eu 1.200 arrestations dans les environs des Champs-Elysées".
mercredi 11 mai 2011
Cahiers de prisonnier - 11 mai 1941
Dimanche - "Nous sommes enfermés continuellement sauf pour la promenade. Nous ne sortons pas de la cellule ce qui fait que nous n'avons pas l'occasion de nous disputer avec les gardiens".
mardi 10 mai 2011
Cahiers de prisonniers - 10 mai 1941
Samedi - "Je finis vite ce mot que je glisse dans le paquet de riz que je te renvoie (...) Glisse tes lettres dans la nourriture et au parloir tu me dis où elles sont".
lundi 9 mai 2011
Cahiers de prisonnier - 9 mai 1941
Vendredi - A propos d'un gardien : " Le petit salaud d'hier s'appelle B..., c'est un ancien marin, il est souvent saoul (...) Sarniguet ne répond plus aux gardiens pour ne pas être obligé de les engueuler (...) La censure est impitoyable pour les lettres, elles sont lues d'abord par les gardiens d'étage, il faut qu'ils mettent leur nez partout. Je me demande quels défauts ces gens-là n'ont pas. C'est de la pourriture. Le gouvernement les paie pour nous torturer et exécuter des ordres que les Allemands ne donnent même pas"
dimanche 8 mai 2011
Cahiers de prisonnier - 8 mai 1941
Jeudi - " Surtout ne t'imagines pas que nous recevons des coups comme tu me le demandes, ce n'est pas prévu au programme et tu devrais penser qu'il y aurait réaction plus que violente. Non, ce qui existe est suffisant ainsi".
samedi 7 mai 2011
Cahiers de prisonnier - 7 mai 1941
Mercredi - "On ne trouve pas tous les jours des couillons de notre genre pour épauler d'autres Français. Je croyais quand même qu'il y en avait plus que cela. Enfin !..."
samedi 23 avril 2011
Nouvelle publication sur Frédéric Curie
Après quelques années de recherches et de conception, le tome 2 intitulé "Le Régiment de Sapeurs-Pompiers de Paris 1938-1944" édité par la Mairie de Paris vient de sortir.
Ce second opus, richement illustré et préfacé par Bertrand Delanoë, le Maire de Paris, traite de la résistance au sein du régiement des Sapeurs-Pompiers de Paris. Bien évidemment, Frédéric Curie y tient une place éminente ainsi que son réseau de résistance "Sécurité Parisienne".
Ce second opus, richement illustré et préfacé par Bertrand Delanoë, le Maire de Paris, traite de la résistance au sein du régiement des Sapeurs-Pompiers de Paris. Bien évidemment, Frédéric Curie y tient une place éminente ainsi que son réseau de résistance "Sécurité Parisienne".
dimanche 20 février 2011
105e anniversaire de la naissance de Frédéric Curie
Le 20 février 1906 Frédéric Curie naissait à Etupes dans une maison (ironie de l'Histoire) de l'actuelle rue de la Libération. Ses parents Louis et Marie Anna sont agriculteurs.
A la date du jeudi 20 février 1941 des cahiers de prisonnier, voici ce qu'il écrit : " Aujourd'hui à 8 h du matin ou du soir (je ne me souviens plus) j'aurai 35 ans. Triste anniversaire (...) D'ici, je ne vois plus comme on vit dehors. Pour certaines choses, il est avantageux de rester dans l'ignorance. Au début de l'occupation, il fallait que tout le monde soit rentré pour 10 h ou 10 h 1/2 et tu aurais vu comme les gens rasaient les murs en courant à cette heure-là, plus aucune voiture ne circulait et on entendait les galopades sur les trottoirs. Les deux premiers jours une voiture passait avec un haut-parleur, interdisant toute sortie, même dans la journée. Pendant 48 h, tout le monde chez soi. Je n'ai vu, pendant ces jours-là, qu'un bonhomme avec un pain long dans la rue du Vieux-Colombier, je me demande d'où venait le pain. Puissions nous revoir bientôt Paris avec ses lumières. Il y a des lames qui n'ont pas fonctionné depuis longtemps. Ce sera un peu pour elle une libération de briller à nouveau. Et les tubes au néon. Revoir les Boulevards, les vrais, comme il y a deux ans. Je voudrais bien faire un tour à Lyon ou Marseille pour voir un éclairage normal".
Frédéric Curie a laissé un autre témoignage, daté cette fois du vendredi 20 février 1942 dans son "Cahier d'un exilé".
A la date de son anniversaire, il note : "18 h 45, un autobus vient de passer, j'étais debout et le regardais passer par la fenêtre du bureau, un employé lui aussi (compartiment de 1ere) près de la vitre baillait ou en donnait l'impression. J'allais en faire la remarque au moment où je me surpris la bouche ouverte en train d'enfaire autant. Il y a 36 ans, on ne savait pas encore si je serais fille ou garçon, on allait pas tarder à le savoir, à 20 h je crois. Si ...! je ne serais sans doute pas à Vitry. Toute une vie se trouve quelque fois modifiée par un incident quelconque. C'est une suite de causes et d'effets qui deviennent causes eux-mêmes, une unité qui avance à 18 h dans les couloirs du métro, qui a une volonté mais qui subit aussi les poussées de son entourage. Nul n'est complètement responsable (...) Si... la pierre ne s'était pas trouvée sous la roue de l'autobus, elle n'aurait pas été projetée, l'homme n'aurait pas eu un oeil crevé, il pourrait encore gagner sa vie, élever son fils qui pourrait être docteur ou dictateur et qui ne sera jamais qu'un terrassier. Si..."
A la date du jeudi 20 février 1941 des cahiers de prisonnier, voici ce qu'il écrit : " Aujourd'hui à 8 h du matin ou du soir (je ne me souviens plus) j'aurai 35 ans. Triste anniversaire (...) D'ici, je ne vois plus comme on vit dehors. Pour certaines choses, il est avantageux de rester dans l'ignorance. Au début de l'occupation, il fallait que tout le monde soit rentré pour 10 h ou 10 h 1/2 et tu aurais vu comme les gens rasaient les murs en courant à cette heure-là, plus aucune voiture ne circulait et on entendait les galopades sur les trottoirs. Les deux premiers jours une voiture passait avec un haut-parleur, interdisant toute sortie, même dans la journée. Pendant 48 h, tout le monde chez soi. Je n'ai vu, pendant ces jours-là, qu'un bonhomme avec un pain long dans la rue du Vieux-Colombier, je me demande d'où venait le pain. Puissions nous revoir bientôt Paris avec ses lumières. Il y a des lames qui n'ont pas fonctionné depuis longtemps. Ce sera un peu pour elle une libération de briller à nouveau. Et les tubes au néon. Revoir les Boulevards, les vrais, comme il y a deux ans. Je voudrais bien faire un tour à Lyon ou Marseille pour voir un éclairage normal".
Frédéric Curie a laissé un autre témoignage, daté cette fois du vendredi 20 février 1942 dans son "Cahier d'un exilé".
A la date de son anniversaire, il note : "18 h 45, un autobus vient de passer, j'étais debout et le regardais passer par la fenêtre du bureau, un employé lui aussi (compartiment de 1ere) près de la vitre baillait ou en donnait l'impression. J'allais en faire la remarque au moment où je me surpris la bouche ouverte en train d'enfaire autant. Il y a 36 ans, on ne savait pas encore si je serais fille ou garçon, on allait pas tarder à le savoir, à 20 h je crois. Si ...! je ne serais sans doute pas à Vitry. Toute une vie se trouve quelque fois modifiée par un incident quelconque. C'est une suite de causes et d'effets qui deviennent causes eux-mêmes, une unité qui avance à 18 h dans les couloirs du métro, qui a une volonté mais qui subit aussi les poussées de son entourage. Nul n'est complètement responsable (...) Si... la pierre ne s'était pas trouvée sous la roue de l'autobus, elle n'aurait pas été projetée, l'homme n'aurait pas eu un oeil crevé, il pourrait encore gagner sa vie, élever son fils qui pourrait être docteur ou dictateur et qui ne sera jamais qu'un terrassier. Si..."
samedi 19 février 2011
Cahiers de prisonnier – 19 février 1941
Mercredi - « Je viens de lire deux articles de L’Illustration. Quelques choses que tout le monde connaît enveloppées dans un fatras de bêtises, c’est à croire que tout le monde a perdu son bon sens. Deux paragraphes dans la même page arrivent à se contredire complètement. Il y a en particulier un type qui signe Jacques de Lesdain qui m’a l’air d’un fameux crétin. Inconnu d’hier, il pontifie aujourd’hui ».
Cahiers de prisonnier – 19 février 1941
Mercredi - « Je viens de lire deux articles de L’Illustration. Quelques choses que tout le monde connaît enveloppées dans un fatras de bêtises, c’est à croire que tout le monde a perdu son bon sens. Deux paragraphes dans la même page arrivent à se contredire complètement. Il y a en particulier un type qui signe Jacques de Lesdain qui m’a l’air d’un fameux crétin. Inconnu d’hier, il pontifie aujourd’hui ».
vendredi 18 février 2011
Cahiers de prisonnier – 18 février 1941
Mardi - « Je ne sais pas ce que font les Allemands, mais depuis deux ou trois jours on les entend tirer au FM, ils doivent avoir installé un champ de tir derrière la prison et se servent de fusils mitrailleurs français, je les reconnais au bruit et à la cadence. L’autre jour, c’étaient sûrement des rafales de mitraillette. Cela fait mal au cœur de les entendre. Il est vrai qu’ils pouvaient en dire autant quand ils nous entendaient tirer en Rhénanie. Pourquoi ne pas rester chacun chez soi ou alors faire une fédération européenne, un grand chez soi dans lequel tout le monde vivra en paix et où il n’y aura plus que les voleurs dans les prisons ».
Dans le cahier d’un exilé à la date du mercredi 18 février 1942 (il parle de juin juillet 1940) : « (…) pas plus qu’elle ne connaîtra l’immense désarroi et la lassitude que ceux qui sont restés ont éprouvés, le besoin de se serrer les coudes, de se secourir mutuellement qu’ont ressenti les Français bloqués à Paris. C’est d’ailleurs inutile que les souffrances s’ajoutent, mais pour comprendre certaines réactions, il faut avoir vécu les moments qui les ont provoquées ».
Dans le cahier d’un exilé à la date du mercredi 18 février 1942 (il parle de juin juillet 1940) : « (…) pas plus qu’elle ne connaîtra l’immense désarroi et la lassitude que ceux qui sont restés ont éprouvés, le besoin de se serrer les coudes, de se secourir mutuellement qu’ont ressenti les Français bloqués à Paris. C’est d’ailleurs inutile que les souffrances s’ajoutent, mais pour comprendre certaines réactions, il faut avoir vécu les moments qui les ont provoquées ».
jeudi 17 février 2011
Cahiers de prisonnier – 17 février 1941
Lundi - « C’est le 23 août 1940 au soir que j’ai su pour la première fois ce qu’était la prison ».
mercredi 16 février 2011
Cahiers de prisonnier – 16 février 1941
Dimanche - « C’est facile pour ceux qui sont dehors de parler de 6 mois ou d’un an. Ici, on compte les heures quoique je fasse un effort pour ne pas les compter. Je souffre et j’en suis fier, j’aime autant tout faire et ne rien devoir. Voilà ce que je me dis quelques fois ».
mardi 15 février 2011
Cahiers de prisonnier – 15 février 1941
Samedi - « Ces pauvres francs-maçons (…) on leur tape dessus depuis la droite qui les accusent d’être révolutionnaires, depuis la gauche qui les accusent d’être les suppôts du capitalisme. Il y a au moins un des partis, gauche ou droite, qui est aveugle et qui tape sur des gens qui sont peur eux ».
lundi 14 février 2011
Cahiers de prisonnier – 14 février 1941
Vendredi - « D’abord on se fait à cette vie. Je ne dis pas qu’on l’accepte et puis, je veux être un homme fort sans autre soutien que moi-même et toi. On peut avoir des petits moments de dépression mais on se forge le caractère en les surmontant. Je veux sortir d’ici la tête haute ».
Outre ses cahiers de prisonniers, Frédéric Curie a laissé un autre cahier, commencé quelques mois après sa libération. Il est commandant de la 22e compagnie (Choisy-le-Roi) dont le PC est à Vitry. Intitulé « Cahier d’un exilé » et sous titré : « Commencé ce samedi 14 février 1942 à Vitry ». Un an après, il y expose sa vie libre dans des billets épisodiques.
« Le 14-2-42 – 17 h 50. Une chose m’a toujours frappée : l’éloignement d’un objet grand ou petit. Les deux feux d’une rame de métro qui s’enfonce dans le souterrain, l’arrivée d’un train qui fuit on ne sait où, une pierre qui quitte ma main et qui tombe (…) Il en est ainsi du 23 août 1940. Impossible de reprendre ma vie à cette date, impossible de ressouder les deux tronçons d’une vie cassée. Que s’est-il passé depuis ? à la fois beaucoup et peu de chose. Qu’y a-t-il entre la pierre et ma main ? Le 23 août j’étais dans la main, je suis aujourd’hui la pierre et je n’arrive pas à évaluer le chemin parcouru ».
Outre ses cahiers de prisonniers, Frédéric Curie a laissé un autre cahier, commencé quelques mois après sa libération. Il est commandant de la 22e compagnie (Choisy-le-Roi) dont le PC est à Vitry. Intitulé « Cahier d’un exilé » et sous titré : « Commencé ce samedi 14 février 1942 à Vitry ». Un an après, il y expose sa vie libre dans des billets épisodiques.
« Le 14-2-42 – 17 h 50. Une chose m’a toujours frappée : l’éloignement d’un objet grand ou petit. Les deux feux d’une rame de métro qui s’enfonce dans le souterrain, l’arrivée d’un train qui fuit on ne sait où, une pierre qui quitte ma main et qui tombe (…) Il en est ainsi du 23 août 1940. Impossible de reprendre ma vie à cette date, impossible de ressouder les deux tronçons d’une vie cassée. Que s’est-il passé depuis ? à la fois beaucoup et peu de chose. Qu’y a-t-il entre la pierre et ma main ? Le 23 août j’étais dans la main, je suis aujourd’hui la pierre et je n’arrive pas à évaluer le chemin parcouru ».
dimanche 13 février 2011
Cahiers de prisonnier – 13 février 1941
Jeudi - « Je me suis amusé à dessiner Fernandel. Il suffisait de relier d’un trait de plume des points numérotés. Il faut que je ne sache plus quoi faire pour en arriver là. Nous avons soif de travail, mais nous en perdons le goût. Pour un vrai fainéant, c’est une vie idéale, on ne se la foule pas plus que les gardiens, c’est à dire qu’on n’attrape pas d’entorse. Cependant, il y a du travail dehors et les SP n’ont pas dû chômer cet hiver ».
samedi 12 février 2011
Cahiers de prisonnier – 12 février 1941
Mercredi - « Surtout, je te demande de ne pas mettre de cierge pour nous deux car s’il suffisait de cela pour nous faire sortir, le monde serait renversé. Conçois-tu un pays où chacun n’aurait qu’à mettre un cierge pour qu’il en soit fait à sa volonté (…) Ne crois pas surtout que dans ces mots, j’attaque la religion, au contraire, ce sont ces pratiques de païens qui la dégrade. Je te demande d’être forte à l’aide de toi seule sans le secours d’un être supposé. C’est dans des moments pareils qu’on juge des âmes bien trempées (…) »
vendredi 11 février 2011
Cahiers de prisonnier – 11 février 1941
Le mardi 11 février 1941, Frédéric Curie écrit à sa femme : « L’assurance que je ferai ma peine jusqu’au bout n’arrivera pas à me mettre à plat (…) pour moi, j’ai joué, j’ai perdu, je paie, c’est régulier. J’aurais dû penser que nous étions deux en jouant mais que veux-tu, il y avait une obligation morale qui m’a forcé à agir ainsi et je plains le pauvre type qui n’en aurait pas fait autant que moi en pareil cas ».
jeudi 10 février 2011
Cahiers de Prisonnier - 10 février 1941
Lundi 10 février 1941, Frédéric Curie écrit : "Par moment, il me semble qu'hier encore j'étais en liberté. J'ai cru longtemps que c'était "hier" qu'on m'avait arrêté mais le temps efface le souvenir de mes derniers jours d'homme libre (...) J'ai déjà fait 170 jours, ce n'est pas le bout du monde, j'en ferais encore bien autant et avec grand coeur si je savais que cela apporte une délivrance à la France".
Il revient sur l'invasion allemande de juin 1940. Il parle des officiers des sapeurs-pompiers de Paris : " Et si nous nous étions repliés ? Quel beau spectacle que de voir les officiers du régiment emmener leur famille avec eux pendant que des femmes de sapeurs seraient restées ici. Nous ne pouvions pas donner prise à la moindre critique".
Sur son action de résistance qui l'a conduit en prison, il note : "Je ne regrette pas ce que j'ai fait, il fallait que cela soit fait, mais j'enrage de m'être fait prendre ce qui me montre que je ne suis pas si malin que cela. Si j'avais été plus fin, je ne serais pas ici".
Il revient sur l'invasion allemande de juin 1940. Il parle des officiers des sapeurs-pompiers de Paris : " Et si nous nous étions repliés ? Quel beau spectacle que de voir les officiers du régiment emmener leur famille avec eux pendant que des femmes de sapeurs seraient restées ici. Nous ne pouvions pas donner prise à la moindre critique".
Sur son action de résistance qui l'a conduit en prison, il note : "Je ne regrette pas ce que j'ai fait, il fallait que cela soit fait, mais j'enrage de m'être fait prendre ce qui me montre que je ne suis pas si malin que cela. Si j'avais été plus fin, je ne serais pas ici".
mercredi 9 février 2011
Cahiers de prisonnier - 9 février 1941
Le dimanche 9 février 1941, il y a tout juste 70 ans, Frédéric Curie commençait dans une cellule de de la prison de Fresnes, la troisième partie de son cahier de prisonnier. La page de garde mentionne : "Journal d'un prisonnier - Comédie en X partie - 3e partie"
Il y écrit : "171e jour de détention (...) Je n'ai pas peur de la souffrance, nous pourrons dire que nous avons payé comme les autres, comme ceux qui sont en Allemagne. Et on ne pourra pas me lancer à la figure que je n'ai pas eu ma part du fardeau et peut-être aurons-nous le bonheur d'être libéré par des Français. Nous avons été martyr et j'espère que cela nous servira"
Il y écrit : "171e jour de détention (...) Je n'ai pas peur de la souffrance, nous pourrons dire que nous avons payé comme les autres, comme ceux qui sont en Allemagne. Et on ne pourra pas me lancer à la figure que je n'ai pas eu ma part du fardeau et peut-être aurons-nous le bonheur d'être libéré par des Français. Nous avons été martyr et j'espère que cela nous servira"
mardi 1 février 2011
1er février 1934 - 1er février 2011
Le 1er février 1934 marque la date de l’intégration, il y a 77 ans, de Frédéric Curie au sein du Régiment des Sapeurs-Pompiers de Paris. Il a 27 ans pour quelques jours encore et intègre ce corps sur sa demande
Après avoir fait partie des troupes d’occupation des territoires rhénans en 1928-1929et avoir endossé pour quelques mois encore le costume d’instituteur, il entre, en 1930 à l’école militaire de l’infanterie et des chars de combat à Saint-Maixent, en sort sous-lieutenant. Ses chefs l’ont jugé : « Très zélé, très ardent, énergique, très sympathique, ayant beaucoup de cœur, de caractère franc et ouvert, capable de faire en temps de guerre un excellent chef de section. Très bon officier ».
Il est d’abord nommé au 46e RI puis au Régiment des Sapeurs-Pompiers de Paris.
Il passe par la caserne Drancy puis par la 10e, Château-Landon, non loin de la gare de l’Est. Très vite remarqué, il est chargé d’un stage de sous-officiers d’aviation à l’entrepôt de Saint-Cyr. Le colonel directeur de cette formation écrit au colonel commandant le Régiment de sapeurs-pompiers : « Au moment où se termine ce cours, j’ai un extrême plaisir à vous signaler combien l’action du lieutenant Curie a été profitable. Cet officier par ses connaissances techniques, son esprit militaire, son entrain et son activité, a su obtenir un maximum de rendement. En vous remerciant, mon colonel, d’avoir bien voulu détacher dans mon service le lieutenant Curie, je vous prie de lui exprimer toute ma reconnaissance pour le travail qu’il a fourni et tout le plaisir que j’ai eu personnellement à faire sa connaissance ».
Voilà comment débute la carrière de Frédéric Curie au sein de ce corps prestigieux. (En illustration, la photo des officier du Régiment en 1934).
mardi 18 janvier 2011
2011, l'année Frédéric Curie
Cette année 2011 qui comence est par ailleurs celle du bicentenaire de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris, doit voir, à Choisy-le-Roi, le baptême d’une rue au nom de Frédéric Curie dans le nouveau quartier "Seine & Parc"
C'est l'occasion de rappeler qu'entre le 10 et le 28 mai 2010, la mairie de Choisy-le-Roi a choisi d’honorer la mémoire du lieutenant-colonel Curie en mettant sur pied une exposition, avec panneaux et objets personnels, dans le hall de l’hôtel de ville.
En effet, Frédéric Curie, à la tête de la 22e Compagnie des sapeurs-pompiers de Paris (dont le PC était basé à Vitry), avait, en avril 1944, de son propre chef, retardé et détourné des voitures d’incendie allant éteindre le feu qui ravageait l’Organisation Todt (une organisation d’ingénierie nazie) sise sur le territoire de la commune de Choisy.
Le vernissage de cette exposition a eu lieu le lundi 10 mai 2010 à 19 h 15 en présence de Daniel Davisse, le maire de Choisy.
C'est l'occasion de rappeler qu'entre le 10 et le 28 mai 2010, la mairie de Choisy-le-Roi a choisi d’honorer la mémoire du lieutenant-colonel Curie en mettant sur pied une exposition, avec panneaux et objets personnels, dans le hall de l’hôtel de ville.
En effet, Frédéric Curie, à la tête de la 22e Compagnie des sapeurs-pompiers de Paris (dont le PC était basé à Vitry), avait, en avril 1944, de son propre chef, retardé et détourné des voitures d’incendie allant éteindre le feu qui ravageait l’Organisation Todt (une organisation d’ingénierie nazie) sise sur le territoire de la commune de Choisy.
Le vernissage de cette exposition a eu lieu le lundi 10 mai 2010 à 19 h 15 en présence de Daniel Davisse, le maire de Choisy.
2010, une bonne année pour Frédéric Curie
Pour Frédéric Curie, l’année 2010 a été riche d’événements. D’abord, le 27 mars, un grand colloque historique s’est déroulé dans le temple Lafayette au siège du Grand Orient de France, rue Cadet à Paris, le thème était : « Des francs-maçons dans la résistance ». Un colloque dont le pivot était Frédéric Curie.
Un article traitant de l’histoire de Frédéric Curie a été publié en avril dans le n°6de « L’Actualité du Patrimoine », une revue de Choisy ainsi que dans « Choisy infos » n°122 daté de mai.
En juin est sorti le n° 132 du « Bulletin et Mémoires » de la Société d’Emulation de Montbéliard. La revue annuelle comprend un article illustré reprenant une conférence donnée le 18 avril 2009. Un tiré à part de cet article a été également édité.
En juillet, le n°4 d’« ASP mag’ » (une publication quadrimestrielle des Editions des pompiers de France) a fait sa couverture avec Frédéric Curie, renvoyant à un article de quatre pages intitulé « Frédéric Curie, un héros discret ».
Enfin en novembre, le n°1028 de la revue « Le Sapeur-Pompier Magazine » a publié un article sur Frédéric Curie ».
Un article traitant de l’histoire de Frédéric Curie a été publié en avril dans le n°6de « L’Actualité du Patrimoine », une revue de Choisy ainsi que dans « Choisy infos » n°122 daté de mai.
En juin est sorti le n° 132 du « Bulletin et Mémoires » de la Société d’Emulation de Montbéliard. La revue annuelle comprend un article illustré reprenant une conférence donnée le 18 avril 2009. Un tiré à part de cet article a été également édité.
En juillet, le n°4 d’« ASP mag’ » (une publication quadrimestrielle des Editions des pompiers de France) a fait sa couverture avec Frédéric Curie, renvoyant à un article de quatre pages intitulé « Frédéric Curie, un héros discret ».
Enfin en novembre, le n°1028 de la revue « Le Sapeur-Pompier Magazine » a publié un article sur Frédéric Curie ».
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